Depuis plus d'un siècle, les Kurdes d'Iran, d'Irak, de Syrie et de Turquie vivent séparés par des frontières qui ont fait d'eux des minorités persécutées par des Etats qui promeuvent un nationalisme exclusif. En voie de marginalisation dans les années 1950, pour survivre, ils optent pour la lutte armée qui leur permet de s'imposer progressivement dans le cadre national mais aussi dans la sphère régionale.
Cette résistance, souvent dramatique, trouve son fondement dans un sentiment d'appartenance et un imaginaire communs autour de l'histoire, de la langue et de la culture et se vivifie dans des revendications sociales et l'obtention de droits politiques. Les mouvements armés, comme le PKK, ont su créé des liens profonds avec les populations leur permettant de constituer un bloc hégémonique. Ils prennent en compte les transformations sociales et politiques qui travaillent leur société et un Moyen-Orient meurtri afin de procéder à des mutations stratégiques qui portent des causes inédites comme le féminisme et l'écologie.
Les démarches inclusives, respectueuses de toutes les diversités, au Rojava ou dans les municipalités kurdes de Turquie rayonnent au-delà des frontières. En 2025, la question kurde connait des transformations majeures reflétant et façonnant les évolutions régionales. Annoncent-elles des recompositions durables après la chute de Bachar el-Assad et l'Appel d'A. Ocalan invitant à la dissolution du PKK ? Quelle sera la nouvelle stratégie des Kurdes en faveur de la démocratie et quelle posture adoptera la Turquie ? Les Kurdes sont peut-être engagés dans une nouvelle dynamique pour parvenir à une paix durable.
