Par la voie de la narratrice en proie au vertige du deuil, se dessine, par touches successives, au gré des cheminements de la mémoire, la figure de l’absent, Guy Catusse, disparu en 2012. Ce fils de mineur de Carmaux, porté par la rage et la fierté ouvrière, qui fut militant des CEMEA, syndicaliste et responsable communiste, était aussi fou de littérature et de peinture, amoureux de théâtre et d’art baroque.
De l’école Victor Hugo de Carmaux à la fac de lettres de Toulouse, des Éclaireurs à l’Union des étudiants communistes, de la Fédération du PC de Tarn-et-Garonne aux séminaires universitaires parisiens, s’esquisse le portrait d’un inguérissable vivant, celui d’un être profondément accordé à son temps, dont l’itinéraire personnel figure celui d’une génération.
Ce récit du temps retrouvé restitue l’histoire d’un engagement politique et intellectuel et la mémoire d’un amour, le temps individuel et le temps commun, pour attester de ce qui fut, pour que ce qui est une fois advenu au monde soit rendu au monde.